Interview de Stéphane Matheu : Un Enfant de la Balle
Quand je croisais Stéphane Matheu, l’éminence grise du Team Pro Winamax sur les tournois, j’avais toujours été interpellée par son attitude cordiale, mais toujours marquée d’une certaine distance. Je lui demandais à Dublin de m’accorder une interview et nous voici quelques semaines plus tard à discuter à bâtons rompus sur une terrasse Gare Saint Lazare, enchainant notre péché-mignon commun : le café.
Stéphane garde de sa carrière de tennisman un sens aigu de la compétition, qu’il transpose maintenant au service du collectif. S’il fait travailler les autres, il travaille aussi sur lui-même en tentant de démêler l’impact de ces années consacrées au sport sur l’évolution de sa vie.
Un enfant de la balle
Stéphane est né au printemps 1973 en région parisienne. Son père était joueur de tennis, puis est devenu entraineur ; un petit frère arrive deux ans plus tard.
» Ma mère s’est beaucoup occupée de nous à la maison. La carrière de mon père nous amenant à souvent déménager, elle a exercé 15 000 boulots différents, avec une capacité à apprendre sur le tas assez impressionnante !! Elle a vendu des cosmétiques à domicile, travaillé dans l’immobilier, fait des sondages … Mes parents sont maintenant installés dans les Landes, mon frère est au Mans, mais nous restons une famille très soudée. »
Il apparait très tôt que Stéphane veut « faire comme papa » et ne lâche plus sa raquette dès le plus jeune âge. Une enfance heureuse, mais placée sous le signe du sport de haut niveau, qui amène un certain nombre de sacrifices :
» De Paris, à Avignon en passant par Aix en Provence et le Mans, ma vie était assez immuable : école la journée, entrainement le soir et compétition le week-end. J’ai toujours été sociable, j’aime les gens, mais ce n’est pas vraiment évident de créer des liens sur la durée, quand tu déménages souvent et que tu es obsédé par tes résultats. J’étais bon élève, pas du tout turbulent, très dans le rang, mais avec un côté têtu, et à fond dans la compétition.
J’ai fait mes premiers résultats tennistiques vers 10 ans au niveau régional, puis vers 12-13 ans, au national et enfin à 14 ans à l’international. Sur le coup j’étais tellement à fond dans cette vie que j’avais choisie, que je ne me rendais même pas compte des sacrifices que je m’imposais.
C’est maintenant avec le recul de l’âge, et ayant entamé un vrai travail sur moi, que je me rends compte que j’ai manqué d’une adolescence normale, avec un peu plus d’insouciance et de légèreté. Même à l’école, bien que ce ne soit pas ma priorité, mon esprit de compétition prenait le dessus et là aussi je voulais être le premier.
Je n’ai pas eu l’impression d’avoir une pression parentale par rapport à ma carrière. C’était mon choix. Mais il faut comprendre aussi que dans notre famille, le sport est une véritable culture. Mon grand-père était une figure du rugby français, mon père champion de tennis ; il y a sûrement des implications inconscientes qui m’ont poussé à suivre leurs pas. Mon frère était moins compétiteur : pas facile d’être le 2e avec un frère qui réussit tout, tout comme il est difficile d’être l’ainé et de porter les espoirs de toute la famille sur son dos. Lui a trouvé sa passion dans la musique. «
Une balle dans le pied
Stéphane continue sa jeune carrière et vole de succès en succès, devenant l’un des meilleurs espoirs français de sa génération.
» L’année de ma seconde, je commence à envisager sérieusement d’arrêter les études pour passer pro, mais le sort en décide autrement. Un accident de 2 roues, un genou détruit et 10 mois sur la touche pour mes 16 ans. Je décide en accord avec mes parents de pousser l’école au moins jusqu’au Bac…
La rééducation est douloureuse, la reprise difficile, mais je reviens au niveau. Pour l’anecdote, quelques années plus tard, le chirurgien qui m’avait opéré n’en revient pas de me voir en photo dans le journal, tant il lui paraissait improbable que je puisse un jour rejouer à haut niveau.
En 1991, j’obtiens mon Bac C, je suis vice-champion de France junior en simple, champion en double, et finaliste avec l’équipe de France de la Coupe Davis junior (Sunshine Cup). Je passe pro, mais je tomberai au final dans la catégorie classique du « grand espoir qui ne confirme pas ».
Ma blessure m’a fait perdre de la confiance ; des blocages mentaux m’empêchent de réussir. En 1995 j’atteins mes meilleurs classements : je suis 26e français et 280e mondial. Un match surtout m’a marqué, ma défaite au 2e tour des qualifs de Roland Garros, où je me procure sans les convertir 4 balles de match contre Voinea, futur quart de finaliste du tournoi.
N’ayant jamais réussi à tirer les points positifs de cette défaite, je pense que ce match a en fait marqué pour moi le début de la fin. Je vivoterai encore pendant 4 saisons sur le circuit, menant cette vie de sportif pro, peu éloignée finalement de celle d’un joueur de poker : voyages 30 semaines par an, hôtels de luxe, restos …Mais le coeur n’y est plus … Je n’ai pas concrétisé mon rêve d’enfant d’être un grand champion, le regard des autres à l’époque m’est difficile, même si mes parents et mes proches m’ont toujours soutenu.
La balle au vol
Démotivé, Stéphane a de plus en plus de mal à supporter la routine :
« Les mêmes visages, les mêmes villes, les mêmes tournois ; j’ai 26 ans et j’ai consacré toute ma vie au tennis. Commence pour moi une période de réflexion sur mon avenir.
Beaucoup d’anciens joueurs, au moment de la reconversion, passent leur brevet d’état pour devenir entraineurs. Bénéficiant de mon statut de joueur de haut-niveau, je passe ce brevet en formation accélérée, en 6 semaines au lieu d’un an. Durant cette formation, je réalise que ma capacité de concentration est intacte, que je sais encore prendre des notes, et que je prends aussi un certain plaisir à étudier. Mais je ne me vois pas coacher ou enseigner le tennis, comme mon père, durant 30 ans. Pour lui c’est une vraie passion, mais moi, ça ne me tente pas.
Un de mes amis, après ses études aux USA, revient en France et monte une société qui envoie les athlètes français faire leurs études dans les universités américaines.
Je décide alors qu’il est encore temps pour moi de partir aux USA pour commencer des études universitaires. J’ai envie de savoir si je peux apprendre autre chose, être compétent dans un autre domaine que le tennis. Etant ex-pro et âgé de plus de 26 ans je ne peux pas jouer en NCAA, mais j’ai accès aux divisions « indépendantes », dans des écoles privées (NAIA).
On est en 1999, je vivote en jouant quelques matchs pros et interclubs, et en travaillant comme consultant à la télé pendant Roland Garros. Mon pote me propose alors de partir dans une université privée près de Los Angeles, avec une bourse complète pour jouer et étudier. L’aventure me tente, je remplis le dossier d’inscription, et suis un peu étonné par des questions concernant mon rapport à Jésus. Etant athée, je me permets de poser la question au coach qui me recrute, lequel me rassure en me disant qu’il y a quelques cours d’histoire religieuse, mais rien de bien méchant.
Je saute le pas et le 1er janvier 2000, je débarque sur un petit campus de 5000 étudiants, à Azusa Pacific University. Je découvre avec stupéfaction que cette école a des allures de secte chrétienne: prière au début et à la fin de chaque classe, chapelle obligatoire 3 fois par semaine avec sermon, 18 UV d’étude de la Bible obligatoires pour tous les étudiants, c’est la douche froide. En plus, ma copine, qui deviendra la mère de ma première fille, me rejoint, mais les règles de l’école lui interdisent d’habiter dans le même appartement que moi si nous ne sommes pas mariés. Nous sommes donc forcés de trouver un logement hors du campus.
Au bout de deux mois c’est le craquage complet et je ne me vois absolument pas vivre comme ça pendant 4 ans. On me propose alors un poste d’assistant coach à Las Vegas (UNLV). Je m’y rends en visite, et suis immédiatement séduit : 25 000 étudiants, de belles structures sportives, un coach super accueillant qui m’emmène manger au Picasso le resto du Bellagio… Le courant passe tout de suite !
Je termine mon semestre en Californie, et je pars avec soulagement, direction Las Vegas. »
Une balle perdue, une de retrouvée
Arrivé à Vegas avec sa compagne, Stéphane se retrouve jeune papa le 5 mai 2001 d’une petite Kara. Il est étudiant à plein temps, tout en remplissant ses fonctions de coach et en donnant des cours de tennis pour arrondir les fins de mois.
L’année 2002, c’est la tempête.
» La mère de ma fille me quitte, une séparation très difficile. Elle se réinstalle en France, et je me retrouve privé de ma fille. J’hésite à la suivre, mais après une longue et douloureuse réflexion, je décide de rester à Vegas pour aller au bout de ce que j’ai commencé. Mes relations avec la mère de Kara sont si mauvaises que je pense que rentrer en France n’arrangera rien, et je crois alors que Kara préfèrera voir peu souvent un papa épanoui que tout le temps un papa malheureux…
Fin 2003, j’obtiens mon Bachelor of Science en Management Information Systems, et j’entame dans la foulée un MBA en Finances. Chaque été je rentre en France pour jouer au tennis. Je suis encore classé -30 (environ 60e français) ce qui me permet de gagner un peu d’argent sur des tournois.
A Vegas je joue aussi : je n’ai jamais perdu un match dans les petits tournois locaux, et la légende veut que je sois le meilleur joueur de la ville derrière Agassi.
Un jour je suis contacté par un inconnu qui me propose un deal saugrenu : je suis le « cheval » d’un pari de 25000$ pour lequel je dois affronter un adversaire en jouant à cloche-pied. Si je gagne, ma récompense est de 1000$ !
Je me prépare, mais le pari est finalement annulé la veille.
Le parieur en question était Mike Svobodny. Il m’invite à venir quand même faire sa connaissance et me présente Gus Hansen, qui cherche alors un partenaire pour jouer au tennis à Vegas. Je ne sais absolument pas qui est Gus, mais la sympathie entre nous est immédiate. On se revoit, on joue au tennis de plus en plus régulièrement, et on devient vraiment amis.
Je suis assez étonné de voir des gens demander régulièrement des autographes à Gus, et quand il m’explique être un joueur pro de poker, je n’ai aucun concept de quoi il parle. Un jour, au bar du club de tennis, il fait tomber des jetons de sa poche, que je lui rends en disant « fais gaffe, c’est des 500$ quand même ». Il me répond simplement : « Tu as mal vu, c’est des 5000$ » ; Gus se promenait en toute détente avec 30000$ dans la poche de son short de tennis.
Devant ma curiosité, il m’invite à venir le voir jouer et je rentre pour la première fois dans la fameuse Bobby’s Room au Bellagio. Je suis assis derrière Gus et je le regarde affronter Brunson, Greenstein, Antonius et Jennifer Harman (sans avoir à l’époque la moindre idée de qui ils sont), à la 4000$/8000$ ! Il me montre ses cartes et essaye de m’expliquer les 8 variantes jouées. Je ne comprends rien, et je suis très mal à l’aise, effrayé en voyant les sommes en jeu.
J’attrape le virus du poker en regardant jouer Gus, et quand j’assiste pour la première fois aux WSOP, j’ai une vraie révélation, tant les parallèles existant entre le poker de tournoi et le sport de compétition me semblent évidents. Le style de vie, la gestion mentale sont les mêmes, à mon sens. Le poker commence à exploser mondialement, je me dis qu’il pourrait bien y avoir des opportunités pour un profil comme le mien dans ce milieu. En effet, je crois que la discipline finira obligatoirement par se professionnaliser, et que les joueurs auront à un moment besoin de coachs et/ou managers.
Nous sommes fin 2005, Gus est séduit par mon idée, et me propose de devenir son manager. Mais alors que je finis mon MBA, le Cosmopolitan Resort & Casino, alors à l’état de projet, m’offre une position intéressante et un visa de travail. Même si la proposition de Gus est excitante, je finis par choisir la voie de la sécurité avec le job du Cosmo. Malgré tout, je vais continuer à fréquenter Gus et pas mal d’autres joueurs (David Benyamine, Patrik Antonius, Isabelle Mercier, etc.) pendant les 3 prochaines années.
Début 2006, je rencontre Fabrice Soulier qui devient mon coloc et reste aujourd’hui un de mes plus proches amis. Nous échangeons beaucoup sur le poker, la compétition, tous ces sujets et ces parallèles avec le sport que je crois percevoir. En bref, l’idée de manager des joueurs continue de me trotter dans la tête. »
New Balls please
2008, la crise immobilière sévit aux USA et le projet du Cosmopolitan est en stand-by. Fabsoul, le coloc de Stéphane, participe comme prof à la première télé-réalité poker NRJ PokerStars, en compagnie d’ElkY. On propose à Stéphane de devenir le coach sportif des candidats et il accepte.
« ElkY m’a recontacté quelques semaines après l’émission pour que je le prépare physiquement pour des paris sportifs pendant les WSOP. Durant les Series, son mentor Jacques Zaicik me propose de devenir l’agent, coach et manager de Bertrand. Cette proposition intervient dans une période de flottement pour moi, à tous les niveaux, et aussi à un besoin de passer à autre chose. En août 2008, après 8 ans passés à Vegas, je me lance dans cette aventure avec Jacques et ElkY.
Au début, les gens sont sceptiques, au mieux ! On me regarde un peu comme un clown, d’autant plus que la mise en route est difficile avec Bertrand !! Il a du mal à jouer le jeu, à se discipliner. Pourtant, presque aussitôt qu’il décide de se mettre au travail, qu’il devient plus réceptif à notre méthode, il se met à perfer : les WCOOP, puis le WPT Festa Al Lago au Bellagio où il remporte le Main Event (pour 1 411 000$) ! Ces perfs boostent énormément sa confiance et son envie de travailler encore plus dur. Pendant près de 10 mois, ElkY. va aligner une série incroyable de résultats. Par la force des choses, le concept de coaching et de management, le travail que que j’effectue avec lui est de plus en plus médiatisé.
En janvier 2010, je suis avec ElkY depuis 18 mois : c’est le moment où je suis approché par Winamax. Julien Brécard a quitté ses fonctions quelques mois plus tôt, et Winamax a besoin d’un manager pour ses 14 joueurs. Le projet est séduisant, mais je suis aussi très heureux avec Bertrand. En même temps, la proposition est flatteuse et je me dis que ça serait un super défi de voir si je pourrais réussir à gérer une équipe aussi nombreuse, pour savoir si ma réussite avec ElkY n’était pas finalement qu’un heureux concours de circonstances…
Je rencontre les boss de Winamax en mars 2010. Le courant passe, et le projet fait de plus en plus de sens pour moi ; je le perçois presque comme une progression naturelle pour ma carrière de manager. Winamax me fait une proposition, et ElkY me dit de foncer. C’est un vrai défi, à moi de le relever.«
Winamax : c’est de la balle !!
Stéphane se retrouve donc chez Winamax avec des débuts un peu difficiles : 14 joueurs très différents et un accueil mitigé.
« Bon, au départ j’ai pris une bonne claque. Les joueurs s’auto-géraient , en sous-groupes ou individuellement. Certains avaient de gros egos, un statut de « star » et une manière de vivre, disons « anti-conformiste ». Du coup, même s’ils respectaient mon travail avec ElkY, les joueurs m’ont vu débarquer un peu comme un flic. Pas une réelle hostilité, mais une réticence palpable.
La première année a été difficile, je l’avoue. Il n’y avait pas une cohésion très forte dans l’équipe. ManuB m’a énormément aidé à être accepté ; il a été très actif, poussait systématiquement dans mon sens, et appliquait avec enthousiasme mes méthodes de travail. Comme dans tout collectif humain, il y a pu y avoir quelques frictions, mais jamais d’engueulades. Mon job, c’est avant tout de rester neutre et pro.
J’ai voulu créer une équipe plus soudée en organisant notamment des séminaires, mettant en scène des intervenants extérieurs. Les choses se sont peu à peu améliorées et, quand Ludo Lacay a commencé à être plus réceptif et à me faire confiance, j’ai eu l’impression que la dynamique positive était enclenchée pour de bon. Je pense que Ludo, petit à petit, a compris la philosophie de mon travail et les bénéfices qu’il pourrait peut-être en tirer.
A l’heure actuelle, la dynamique du groupe et le travail d’équipe sont généralement très fluides. Depuis mon arrivée il y a 5 ans, je pense que le fonctionnement du Team est bien rôdé, et a fait ses preuves. Malgré tout, je travaille avec un désir permanent de progresser et d’optimiser les méthodes. Les nouveaux arrivants semblent respecter ça, et s’intègrent plutôt rapidement au système. De mon côté, j’aime bien penser que les excellents résultats du Team ne sont pas simplement une anomalie statistique, mais aussi le fruit d’une structure et d’une philosophie adéquates. «
Quand je lui demande en quoi consiste exactement son travail, Stéphane est intarissable :
« C’est une question qu’on me pose souvent, et ça va me permettre de donner ici une réponse complète. Je gère les contrats des joueurs, les budgets, la communication autour du Team, les relations publiques et médias, ainsi que les plannings, et la logistique sur les tournois (inscriptions, dinner breaks, etc.). Ma mission, c’est de donner la meilleure visibilité possible à Winamax à travers les résultats et l’image du Team Pro. Ca, c’est 80% de mon boulot au quotidien. Les 20% restants c’est l’accompagnement des joueurs sur les tournois. Je suis à leur disposition s’ils ont besoin de coaching et/ou de soutien moral, notamment lorsqu’ils sont deep dans les tournois, et que les enjeux deviennent importants. J’ai également mon mot à dire quant au recrutement du Team, même si Winamax reste bien sûr le décisionnaire final.
Je n’impose rien aux joueurs. Je préfère suggérer des idées, partager ma philosophie et ma vision des choses, à travers mes réflexions sur le blog que j’écris pour les joueurs en interne, par exemple. Pour la partie coaching mental plus poussé, c’est Pier Gauthier qui prend le relais pour ceux qui le souhaitent.
Je joue un peu, avec comme objectif principal de comprendre le jeu assez bien pour rester un interlocuteur technique valable, même si j’envisage mon rôle beaucoup plus sur la partie mentale et psychologique.
Mon job est finalement assez administratif, mais la partie que j’adore est qu’il me permet aussi de retrouver, à travers l’accompagnement des joueurs, l’adrénaline de la compétition sur les tournois. »
Deux femmes dans le Team Gaëlle et Aurélie, est-ce qu’on gère de la même manière un homme et une femme ?
» Pas du tout ! Quand j’étais à UNLV, j’ai coaché pendant mes 3 premières années l’équipe des garçons, puis on m’a confié les filles pour les 3 saisons suivantes. J’ai dû réapprendre mon métier de A à Z. Les femmes ont une perception différente du monde, à travers un filtre plus émotif. Une phrase factuelle et anodine pour un joueur peut mettre une joueuse en tilt absolu. Il faut adapter son discours et son degré d’empathie à la sensibilité féminine. C’est très riche d’enseignements. »
Stéphane reste un compétiteur dans l’âme et il en a conscience, s’en excusant presque. Fin et sensible sous une distance apparente, ses propres questionnements et remises en question lui permettent d’aborder le coaching des joueurs en toute humanité.
Pour le moment il se sent très bien chez Winamax et coule des jours heureux avec sa compagne Julie, rencontrée en 2009 à Vegas. L’ex-danseuse de la troupe du Crazy Horse au Nevada lui a donné une première petite fille Chloé il y a 3 ans, et avec la naissance d’Anaïs voici 3 mois, les nuits sont pour le moment plus courtes …