Enquête Sur le Poker Mondial : L’Espagne
Dossier Poker dans le monde l’Espagne
Pokerfuse a entamé une série sous forme de grand bilan du Poker mondial. La semaine dernière nous faisions un état des lieux du Poker français, cette semaine nous allons nous intéresser au Poker espagnol : la législation, les rooms, la santé du marché.
Comment se porte le marché du Poker en ligne Espagnol ?
Le marché espagnol du poker en ligne est le dernier à avoir été réglementé, à la suite de la mise en œuvre des nouvelles lois en Juin 2012 . Il y a six réseaux de poker en Espagne, mais PokerStars domine largement avec 70 % de parts du marché.
Six mois après l’ouverture du marché, le poker en ligne a atteint son apogée, puis est entré dans une phase de stagnation. D’année en année, le trafic de cash game a baissé d’environ 13 %.
Le Président de la “Dirección General de Ordenación del Juego” (DGOJ) a annoncé que les recettes fiscales générées n’ont pas répondues aux attentes et a suggéré qu’une partie de la solution résidait dans une augmentation des liquidités en ouvrant le marché à d’autres pays.
Il y a plus de 60 casinos terrestres autorisés en Espagne et malgré l’arrêt du projet Euro Vegas le poker live est en plein essor. PokerStars s’est offert une salle de poker sur mesure au Gran Casino de Madrid et le Casino de Barcelone accueille régulièrement des grands événements de poker européens; sponsorisés par les principaux opérateurs en ligne.
Les freins au développement du marché du Poker en ligne espagnol
Selon la loi, les résidents étrangers sont autorisés à ouvrir des comptes sur les sites réglementés espagnols, aussi longtemps que leur identité puisse être vérifiée de manière appropriée. Mais les opérateurs ont principalement opté pour garder l’accès à leurs sites limité aux joueurs espagnols uniquement. PartyPoker reste une exception et permet aux étrangers de s’inscrire.
Les premières ébauches de la loi auraient imposé des restrictions paralysantes au poker en ligne : des enjeux à 30BB maxi, des restrictions de jeu quotidiennes imposées impraticables et des limites de dépôts si basses qu’elles enlevaient tout intérêt au jeu.
Cependant, après une campagne réussie par la communauté du poker en ligne espagnol, les restrictions ont été largement revues à la baisse dans le projet ultérieur mis en place aujourd’hui : une limite de buy-in à 100BB et des limites de dépôt hebdomadaires et mensuelles qui peuvent être paramétrées par le joueur lui même, sans plafond restrictif . La BB maximum est fixée à 10 € et le tournoi le plus cher à 250 €.
Initialement, seul le Texas Hold’em, le Omaha et le Stud ont été autorisés, mais par la suite d’autres variantes ont été mises en ligne . Aujourd’hui , PokerStars propose du Omaha Hi / Lo, du Draw et du 8-Game. . Les tables de poker hyper-turbo du type Expressos sont également autorisées.
Les chiffres clés du Poker en ligne espagnol
Le rapport DGOJ du troisième trimestre de 2013 annonce 1,29 Milliard de recette pour les jeux en ligne soit une chute de 19% par rapport au trimestre précédent. Le Produit brut des jeux est estimé à 51,9 millions, soit une baisse de 6,5%.
Le Cash Game représente 20,7% du jeu en ligne et les tournois 9,7%.
Les données fournies par PokerScout montrent une moyenne d’environ 2500 joueurs de cash game jouant simultanément sur ??tous les sites trackés. La part de marché des rooms sur la base de ces joueurs de cash game, est répartie ainsi :
Ongame initialement lancé en Espagne avec deux rooms, s’est retiré du marché en Juin 2013.
H2 Gambling Capital se classe à la 10ème place espagnole en volume de jeu et note que seulement 5,4% des dépenses de jeu est effectuée en ligne. Points de comparaison : 20,9% sur le marché du Royaume-Uni et 3,3% aux Etats-Unis où l’activité est largement interdite.
Le point sur la réglementation espagnole
La loi qui a créé le système de réglementation actuel a été adopté en Juin 2011, mais des retards ultérieurs ont fait que la régulation n’a pas débutée avant Juin 2012. Des taxes sont prélevées sur les recettes brutes des jeux des opérateurs à un taux effectif de 25%.
Le DGOJ publie des bilans trimestriels et annuels, ainsi qu’un rapport annuel avec ses objectifs pour l’année.
Un de ces rapports a montré que les opérateurs ont enregistré des pertes nettes de 72,5 millions d’euros en 2012. Le DGOJ recommande des réductions d’impôt substantielles et a souligné que la concentration du marché entre les mains de quelques opérateurs était en partie le résultat de ces taxes élevées.
Nouvellement nommé directeur général du DGOJ, Carlos Hernández Rivera semble approuver ces recommandations : réductions d’impôt, augmentation des liquidité en mettant fin à la ségrégation nationale et une offre de jeux et de variantes plus diversifiée.
Quel est l’avenir du Poker en Espagne ?
La faiblesse de l’économie espagnole a eu un impact significatif sur le volume des jeux. L’Université madrilène Carlos III produit un rapport annuel sur le jeu en Espagne, ” La perception sociale des jeux de hasard en Espagne.” Le dernier rapport indique que le pourcentage des dépenses de loisirs pour le jeu était tombé de 9,4% à 7,7%.
Le gouvernement a adopté plusieurs réformes structurelles, mais de l’avis de la plupart des prévisionnistes, l’économie est susceptible de stagner. L’ espoir d’une augmentation des dépenses au Poker repose sur la création de liquidités partagées avec d’autres opérateurs dans l’UE. La situation budgétaire désastreuse rend des réductions d’impôt improbables, même si leur impact serait d’augmenter les recettes fiscales à moyen terme.
Le bloc socialiste a appelé à des changements au niveau de l’imposition des rooms pour compenser les pertes. La proposition n’a pas reçu un large soutien et à priori la situation n’est pas susceptible de progresser.
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