Fermeture de Barrière Poker : la Réaction de Steven
A l’heure où la fermeture de Barrière.fr est annoncée pour le 30 septembre, rencontre avec Steven Moreau qui revient sur son parcours au sein du Team Pro. Un parcours entre euphorie et regrets, en tout cas sans langue de bois.
Coucou Gloub, rappelle-nous comment tu es arrivé chez Barrière …
J’ai participé au challenge Barrière Poker Player 2013 qui comprenait plusieurs étapes de sélection. Sur chaque TF d’une étape BPT un joueur était casté, pour moi ça a été à Ribeauvillé. A 12 left j’ai serré les fesses il fallait vraiment que je tienne, je n’ai pris aucun risque. Ensuite il y a eu un entretien lors des WSOPE face à Estelle Denis, Grégory Chochon et Rémy Biechel. Ça s’est très bien passé, ils ont vraiment tout fait pour me mettre à l’aise, pas de questions pièges et une ambiance conviviale.
Le vote du public comptait aussi pour un quart et j’ai été énormément soutenu. Mon principal concurrent Jean Montury remontait et il y a eu une super mobilisation sur Facebook. Le lien tournait de partout, ça partageait, vraiment incroyable… J’avais une pression énorme car je me savais favori, mais il y a toujours le doute.
L’annonce a été faite à Cannes à la soirée Barrière-MPS. C’était vraiment un moment très fort. Des potes étaient venus exprès comme SMC Michigan, j’étais heureux, un vrai rêve qui se réalisait : devenir joueur pro et en plus au sein d’une bande d’amis et pour MA room.
Ca a changé quoi pour toi cette année chez Barrière ?
C’est un vrai confort pour le joueur : tu as moins de pression financière, tu ne joues plus de sats tu as d’emblée ton ticket, tu voyages pour des tournois de rêve comme les WSOP Australie… ça c’était vraiment énorme !!!
Bon le regard des autres sur toi change aussi en positif ou en négatif : des nouveaux fans mais aussi beaucoup de jaloux. Tu deviens un privilégié et il faut en rester conscient. J’ai voulu tout faire pour ne pas décevoir les gens : ma famille, la room, les fans… J’ai essayé de faire du mieux que je pouvais mon boulot de sponsorisé.
J’avais l’exemple de Tristan Clémençon, Pedro Canali, Rémy Biechel et Adrien Allain toujours abordables et sympas, ne prennant jamais les joueurs de haut et j’ai essayé de faire pareil. J’ai essayé de rendre ce que j’ai reçu. Mais ce n’est pas du tout une contrainte, c’est un plaisir même. A Bordeaux par exemple quand on a joué à Pokersphère, c’était un moment vraiment génial.
Tu vas faire quoi alors maintenant ?
Je ne sais pas trop. Je me donne encore deux ans après on verra. J’ai de l’argent de côté et j’aimerai bien monter ma propre affaire. Je pense que j’aurai du mal à avoir un job classique, je veux être mon propre patron… Un bar ou un restau pourquoi pas …
Peut-être que j’aurai la chance de retrouver un sponsor qui croira en moi, même si je sais que le contexte est difficile. Je pense pouvoir apporter à une room en matière d’image et de communication.
Tes parents pensent quoi de ta jeune carrière ?
Mes parents ont toujours été derrière moi. Ils m’ont donné une éducation cool, j’étais plutôt bon à l’école, j’ai sauté le CP et ils ont su aussi me serrer la vis quand il fallait. Au départ quand j’ai commencé à jouer je me contentais de gagner à Clichy de quoi m’amuser. Quand j’ai eu le déclic de jouer plus sérieusement mon père m’a encouragé. Là ils étaient tous les deux à fond derrière moi.
Là j’avoue que je suis nostalgique… je repense à tous les bons moments… mes premières TF sous les couleurs de MPS … Ma 14e place à Cannes l’an dernier, ce bonheur de jouer avec les plus grands, ces messages de soutien sur Facebook, Twitter, par SMS. On était plus que 3 français et Tapis Volant qui était derrière mois tout le temps, il kiffait aussi c’était bon …
C’est des sensations comme ça que je veux revivre … Cette année j’ai manqué de réussite, sept mois sans ITM c’est long. Je n’ai pas changé de style de jeu, je continue à progresser, pas de spew, mais ça ne passe pas … Quand tu run good tu te dis c’est pas grave je vais reperfer, quand ça va moins bien tu découvres ce qu’est la perte de confiance, mais de ça aussi tu apprends… Je n’ai que 27 ans, j’ai le temps on verra bien …
Souhaitons donc bonne chance à Steven pour la suite de sa carrière et sa recherche d’un nouveau sponsor, sachant qu’il disputera les WSOPE en octobre avec l’écusson Barrière pour la dernière fois. Une page du Poker hexagonal se tourne tristement aujourd’hui.