Interview de Caroline Bozzolo : en Route Pour Vegas !!!
Un sourire, des yeux noirs, dés que je vois Caro j’ai en tête la vieille chanson tzigane :
« Tes troublants yeux noirs, prometteurs d’espoir…«
L’espoir elle en a vendu à des milliers de joueurs du bout de ses doigts experts, dealant les plus grandes compétitions internationales.
Cette fois c’est elle qui y a cru et a tout donné, pour faire partie du duo de Ladies, qui partira à Vegas avec PMU.Fr et les rescapés de l’opération ProDream 2015, qui a vu l’avènement de Romain Paon au sein de la Team.
L’occasion de rencontrer Caroline, de faire le point sur son parcours et ses aspirations entre jetons et casseroles.
Caroline Bozzolo : de l’Art du spectacle
Caroline est née le 1er décembre 1984 à Bar le Duc dans la Meuse. Elle a un grand frère de 15 mois son ainé qui est maintenant ingénieur dans les Bâtiments et Travaux Publics. Dés son plus jeune âge, ce bout en train plutôt garçon manqué assure le show :
« J’ai eu une enfance assez lisse et plutôt protégée, loin de la ville. Ma mère était prof de bureautique, mon père agent commercial et pour eux les études ça comptait beaucoup. Je voulais être comédienne, j’ai fait 15 ans de danse contemporaine, 10 ans de danse classique, 10 ans de solfège, 7 ans de piano et je faisais partie d’une troupe de théâtre et d’une troupe de danse. Mais le mot d’ordre c’était « passe ton Bac d’abord ».«
» J’étais d’ailleurs une enfant plutôt studieuse et sage à l’école. En dehors j’ai toujours eu plus de copains garçons : entre mon frère, mes cousins et mes voisins, j’étais un peu garçon manqué, je jouais à la guerre et à des jeux de mecs. J’ai toujours aimé rigoler et plus tard faire la fête, avec un côté taquine et farceuse que j’ai encore. »
» J’ai passé un Bac S option Biologie que j’ai eu tout juste et j’ai commencé une école d’infirmière. J’ai abandonné au bout de 2 ans et demi : à 17 ans côtoyer la maladie et la mort quand tu es hyper sensible comme moi c’était vraiment trop dur. Je suis une vraie éponge et je n’arrivais pas à ne pas être atteinte par ce que je voyais, malgré le plaisir que j’avais à aider les autres.
Mes parents ont compris que ça ne servait à rien de me forcer et j’ai décidé de monter à Paris pour faire une Fac des Arts du Spectacle. Je ne suis pas scolaire du tout mais ça rassurait mes parents. J’ai donc passé mon diplôme pour leur faire plaisir, tout en suivant un cours de théâtre et en courant les castings.«
Paris : des castings au Poker
Caroline ne connait personne quand elle débarque à Paris, à part quelques exilés de Bar le Duc. Elle passe 4 ans à galérer de casting en casting sans grands succès :
» J’ai jouer dans quelques courts métrages d’étudiants, fait quelques figurations payées et grâce à mes études d’infirmière j’ai validé un diplôme d’aide-soignante et j’ai travaillé comme auxiliaire de puériculture dans une crèche.
J’étais en coloc avec un pote qui galérait autant que moi. Et puis j’ai tenté un casting qu’on m’avait présenté comme un DVD de démo Poker. J’avais commencé à jouer avec des amis. Je me suis retrouvée à 8H du mat Porte de la Chapelle : c’était le casting pour la première émission de télé-réalité PokerStars Las Vegas sur NRJ12.
Nous étions 60 candidats, 30 filles et 30 garçons et on a passé une audition avec Fabrice Soulier, Elky et Bruno Solo. Nous n’étions plus que 15 et 15 pour le second tour, où nous avons joué un tournoi. Les 10 premiers partiraient à Vegas et il leur fallait 5 filles et 5 garçons. J’ai terminé 12e, ils n’avaient que 2 filles et je n’ai pas fait partie des repêchées. Je n’avais plus que mes yeux pour pleurer.«
Retour à la case départ pour Caro, mais ce qu’elle a entraperçu du milieu du Poker la tente. Son coloc tombe sur une annonce pour une formation de croupier. Il s’inscrit à l’IFCP, fait son mois de classe et est embauché à l’ACF en CDI à l’issue de la formation. Elle décide de faire de même :
« On est en 2008, j’arrive 2e de ma promo et je suis également prise à l’ACF. J’ai été super bien accueillie, on m’a aidé à apprendre le métier durant un an et demi et en décembre 2009 j’ai démissionné. J’avais rencontré à l’IFCP Alice Hallé et Olivier Franceschi, nous étions restés en contact et eus s’étaient tournés vers l’événementiel avec succès.
J’ai fait ma première presta à Marrakech, attirée par cette vie de nomades, les voyages, le côté grande colo avec les croupiers et puis à l’époque on gagnait mieux qu’en sédentaire avec en plus, plus de vacances.«
Alors on deal
Nous sommes dans les années fastes et Caro sillonne PokerLand, enchaînant les prestas. Conformément à ses objectifs, elle intègre 2 ans plus tard l’équipe de croupiers des EPT :
» Je suis repérée par Eric Nakache et deal sur 2 émissions télé grâce à Boosty Poker : 100% Poker sur M6 et Carrément Poker sur W9. Cela me donne une petite notoriété dans le milieu. Et puis je suis « un bon petit soldat » : je suis souriante, rigoureuse, professionnelle, ça passe bien avec les joueurs et avec l’équipe, je n’arrête pas de bosser.«
Pas lassant et frustrant de dealer quand on est aussi joueuse ?
« Il y a un peu de frustration au départ, mais c’est plus safe de gagner sa vie en donnant les cartes qu’en les recevant. Le poker reste pour moi une passion et un loisir en tant que joueuse et je préfère être une bonne dealeuse. J’ai vu tellement de proches arriver presque au point de gâcher leur vie pour ce jeu. Je n’ai pas d’envie, mais de l’admiration vis à vis de ceux qui réussissent à vivre du jeu sans sponsor. C’est une vie dure et incertaine …«
L’Aventure PMU.FR : en route pour Vegas
Caro deal le S&G du casting final ProDream pour PMU. C’est là qu’elle entend Zak Ouzzine parler pour la première fois de la villa et des 10 jours à Vegas pour les finalistes. Alice lui signale ensuite un lien qui tourne sur Facebook : un casting Ladies sous forme d’une appli à partager. Les joueuses s’inscrivent via votre lien de partage et deviennent vos filleules :
» La procédure semblait assez compliqué au premier abord et beaucoup de filles ont lâché l’affaire. Ce casting n’a pas été plus que ça mis en avant par PMU, l’idée étant de laisser les filles faire leur auto-promo.
Je m’y suis mise à fond : j’y ai mis du coeur, de l’énergie, du temps. C’est devenu un vrai travail de com et j’ai appris plein de choses. C’est finalement Aimadina Lempereur qui l’a remporté (NDLR : interview à lire la semaine prochaine), bravo à elle. Je la connais peu mais elle a l’air très sympa. Je l’ai rencontré pour la première fois à 100% Poker où elle était candidate, et il y a peu à Marrakech pour la seconde fois.
Il restait une chance de partir : Malika Ménard la Miss France 2010 qui fera partie de l’aventure, devait repêcher une candidate parmi les 10 premières. Il fallait lui envoyer par mail un bilan de notre action de communication. Elle m’a choisi et ça fait du bien d’avoir une reconnaissance pour le travail effectué : c’est bon, ça faisait longtemps ….
Je sais juste qu’on part du 19 au 28 juin, qu’on sera filmé par l’équipe de Jibril Lahbabi et Yann Dubourg et qu’un épisode de nos aventures sera diffusé chaque soir. Pour le reste on ne connait ni les défis, ni le programme. J’espère qu’il y aura un Buy In dans l’enveloppe de 5000€.
A la clé de ce séjour un contrat de 10 000€ pour jouer les WPT Montréal, Marrakech et Paris pour le/la gagnant(e). Mon compagnon Anthony m’a pleinement soutenue dans cette entreprise et il est à 100% derrière moi. C’est pas tous les mecs qui accepteraient ça !!! »
Et l’avenir ?
Caroline avoue être dans une période de transition. Qu’elle gagne ce contrat ou pas elle a des projets qui mêlent Poker et son autre passion : la cuisine.
» Anthony est maintenant Floor sur les EPT et je vais donc continuer à le suivre, soit en tant que croupière, soit avec un projet qui me tient à coeur.
J’ai toujours adoré cuisiner : je regardais ma mère faire pendant des heures, je me gave d’émissions culinaires à la télé, j’ai pris des cours. Se nourrir correctement est un vrai problème sur les tournois, pour les croupiers, mais aussi pour les joueurs moins fortunés.
A l’EPT Monaco je me suis installé dans un appart qu’avaient loué les croupiers avec une superbe cuisine et je les ai nourris durant la semaine.
Je n’ai pas fait d’argent, comptes à l’équilibre, mais très bonne expérience. J’ai du mal à quitter ce milieu et je réfléchis à trouver un concept autour de la problématique du bien manger sur les Events.
Pour le reste je n’ai que 30 ans, je penserai à avoir un enfant quand je serai plus stabilisée. Pour le moment c’est au jour le jour et les coups durs de la vie m’apprennent à prendre les choses comme elles viennent et à mettre en perspective. J’avance …«
Un grand Good Luck à la chouchoute à sa Mama dans sa conquête de jetons et de papilles : je ne suis pas inquiète, ses yeux noirs portent un regard clair et ouvert sur l’avenir.